Rencontre avec un auteur : Fanny Abadi
La classe de 3ème de Mme Martinot et celles de 4ème de Mmes Sabatier et Juery
ont rencontré Fanny Abadi pour son roman paru aux éditions Milan
S'agit-il de votre premier roman ?
Il s'agit de mon premier roman mais j'avais déjà écrit des textes pour le théâtre. Cela me semblait plus facile car je connaissais les comédiens pour qui j'écrivais.
Comment vous est venue l'idée d'écrire ce livre ?
Je lisais le roman d'un Je bouquine où un jeune garçon avait écrit un poème pour séduire une fille. J'ai aimé l'idée mais j'ai voulu la moderniser alors je lui ai fait écrire une chanson !
Combien de temps avez-vous mis pour l'écrire ?
Il m'a fallu un an et demi à partir du moment où je l'ai commencé jusqu'au jour où je l'ai eu entre les mains tel que vous le connaissez vous.
Mais je n'ai pas été un an et demi assise à ma table… Pour moi comme dit Malika Ferdjouk, il y a la lecture assise et la lecture debout ! C'est-à-dire qu'en faisant mes courses, en vivant ma vie de tous les jours, je pense aussi à mon roman, et certaines choses apparaissent pendant ce temps… ce qui n'est pas fabuleux lorsque l'on arrive à la caisse du supermarché !!!
Est-ce difficile d'écrire ?
Le début n'est pas facile à écrire car il ne faut pas le râter ! Dans la mesure où c'est ce qui va accrocher le lecteur il faut le refaire x fois.
Pour moi ce qui est difficile c'est de trouver le rythme du roman, faire rebondir les évènements…
Le plus dur n'est pas de commencer mais de firnir, de laisser partir son enfant en quelque sorte !
N'est-il pas osé d'écrire sur le diable au 21ème siècle?
C'est ce que j'ai trouvé intéressant : chercher comment l'associer à une adolescente à notre époque. Et puis pour un premier roman m'appuyer sur un mythe était plus rassurant, une sorte de filet. Et puis les jours où cela n'allait pas je me demandais qui j'étais pour m'attaquer à un mythe !
Est-ce tiré d'une histoire personnelle ?
Non mais je me sers de choses que j'ai vues comme par exemple la ressemblance entre Faustine et Mat… c'est quelque chose que j'ai vécu. Ce que j'écris est plutôt influencé par mes lectures sans que ce roman soit un condensé de tout ce que j'aime ! Mais mes lectures m'aident à écrire (ou parfois m'en empêchent ! )
Vous comparez-vous à un personnage du roman ?
Je suis un peu Faustine, un peu Mat…
D'où sort le chien du roman ?
Dans le mythe de Faust le diable apparaît sous la forme d'un chat. Moi j'ai choisi ce chien !
Vous décrivez peu vos personnages physiquement.
En effet cela ne m'intéresse pas je préfère que le lecteur se fasse sa propre représentation du personnage.
Il n'y a pas de fin…
J'ai fait exprès… pour que vous travailliez ! A vous, au lecteur maintenant d'imaginer la suite. Je sais que vous aimez quand tout est bien fermé. On a tous la même envie de savoir comment cela va se terminer. Mais moi j'avais envie de laisser de la place au lecteur. C'est ce que j'aime.
Ecrirez vous une suite à ce roman ?
Moi non mais toi peut être…si tu veux.
Depuis quand écrivez-vous ?
J'écris depuis le CP. Je suis d'ailleurs rentrée au CP avec ce but en tête ! J'écrivais des histoires, des poèmes, des romans sans fin, mon journal intime…
Comment écrivez-vous ?
Je vois la scène se jouer dans ma tête et je l'écris. Mais je ne fais pas de plan (alors que je devrais… ou doit toujours faire un plan n'est-ce pas ! )Les personnages s'emparent du récit…
Comment vient l'inspiration ?
Je dirais que c'est plus du travail que de l'inspiration. Quand je suis fatiguée je lâche des choses bien. Et puis j'attends et les choses arrivent, l'inspiration arrive peu à peu. Mais je préfère écrire, écrire et ensuite retravailler.
Avez-vous écrit les slams ?
Oui ce sont mes textes, tout comme les chansons. Sinon j'aurais citer leurs auteurs !
Et les chansons ?
Je cherchais deux chansons d'amour. Perfect day m'est venue assez vite mais ce qui est drôle c'est que j'avais demandé à un ancien élève le titre d'une chanson d'amour qui lui plaisait beaucoup. Il m'a donné Perfect day ! Cela ne m'a pas aidé à trouver ma deuxième chanson mais je me suis dit qu'au moins des jeunes de votre âge avaient des chances de la connaître et de ressentir les émotions de mon personnage ! Vous pouvez trouver la playlist sur le blog des éditions Milan.
Qu'apporte la musique dans le roman ?
Elle change le rapport au monde
Que vous apporte l'écriture ?
C'est viscéral. Je suis obligée de faire sortir une histoire, c'est un besoin car parfois cela m'étouffe. J'ai trop d'imagination et je me laisse embarquer dans mes histoires? Je dois toujours y revenir pour les retravailler, pour garder un bon rythme, pour que ce ne soit pas trop plat.
Quelle émotion ressentez-vous lorsque le livre est fini ?
OUF
Comment saviez-vous que le sujet allait plaire ?
Je ne le savais pas. J'ai fait un pari !
Au sujet du monde de l'édition…
Avez-vous choisi le titre de votre roman ?
Non. Je ne l'ai pas choisi ! En plus il y a tout de même dans ce titre une erreur grammaticale ! Je l'avais intitulé Faustine, par rapport au mythe de Faust. Mais le titre n'est pas une prérogative de l'auteur.
Et la couverture ?
J'ai eu très peur pour la couverture. Car à l'époque la mode était aux couvertures faites avec une photographie très sombre à la twilight ! Et je n'avais pas du tout envie de cela pour Faustine… Finalement Eric Bloch… ce n'est pas mal non comme illustrateur pour un premier roman !
Les corrections ont-elles été importantes ?
Pour moi c'était un moment important car je voulais qu'un professionnel me dise où ça n'allait pas. Il y a eu… beaucoup de corrections au crayon à papier. J'y ai passé un été. Il m'a fait enlever des noms de rue afin que la ville soit imaginaire et n'enferme pas le lecteur dans un univers précis. Il m'a fait faire des chapitres et mettre des titres à ces chapitres. Vous pouvez lire le nom de cette personne sous le copyright.
Allez vous écrire un autre livre ?
Oui je suis déjà en train de le faire. Il est plus pour les CM2 /6èmes mais j'ai un problème avec les mots. Le vocabulaire doit être plus simple, plus restreint. Et ce n'est pas facile.